17. Nie zu den Bayern

 Andy Campino était un joueur de lointaine origine italienne et de nationalité allemande. Il jouait au milieu de terrain au FC Kaiserslautern (« 1. FCK ») depuis 2066, qu’il avait rejoint en provenance de Fortuna Düsseldorf pour jouer dans l’élite de la Bundesliga.

Jeunesse rebelle

Né le 22 juin 2050 à Düsseldorf, Andreas Todt Campino, dit « Andy Campino » s’est fait connaître sur les pelouses de l’Ouest de l’Allemagne dans sa plus tendre jeunesse. Milieu de terrain rapide, technique, voire acrobatique, il était doté d’une frappe soudaine remarquable, bien qu’arborant un physique moyen de 1m81. Issu d’une famille assez conservatrice, son père était juge et sa mère, anglaise, professeur d’anglais, il avait cinq frères et sœurs. Il était pourtant le rebelle de la famille.

Il était parti à Kaiserslautern alors que le Borussia Dortmund s’apprêtait à le faire signer, qu’il venait déjà de refuser des approches du Havre et surtout du Bayern, contre l’opinion de sa famille, de son entraineur, et de son agent Marcel Blÿe. Ce dernier jeta l’éponge et fut remplacé par Alexandra Popp.

Future vedette

Titulaire à de nombreuses reprises, il avait crevé l’écran lors de la dernière saison 2069-2070 avec les « Roten Teufel », en ramenant à lui tout seul le 1. FCK dans les places européennes, grâce à une dizaine de titularisations sur la fin de saison, et autant de buts, dont 4 coups-francs et 2 penalties.

Le sélectionneur de l’équipe nationale Lena Oberdorf n’avait pu s’empêcher d’essayer le jeune prodige avec la Mannschaft. Et là encore, Andy fit très bonne impression, redonnant d’abord l’espoir d’une qualification en groupe de barrage face à la Tchécoslovaquie et la nouvellement formée Autriche-Hongrie. Puis, le match retour contre l’Autriche-Hongrie fut l’occasion d’une grande fête pour la qualification de l’Allemagne mais aussi pour la première réalisation d’Andy sous le maillot allemand : un coup-franc magistral à la Lothar Matthäus.

Toujours sollicité

Au top mentalement, Andy Campino était sur le pas de la porte du succès. Il allait participer à la Coupe du Monde en Chine, et pouvait pour la saison suivante, soit disputer la Coupe d’Europe avec Kaiserslautern, soit s’offrir un transfert mirobolant. Les candidats faisaient la queue au téléphone d’Alexandra Popp. La légende Mehmet Scholl du Bayern avait choisi d’appeler directement Andy, mais notre starlette faisait patienter son monde.

Les médias allemands pariaient sur le grand Bayern qui avait reconstruit une équipe selon les habitudes intergénérationnelles de la Maison. C’est alors que le grand Real de Madrid entrait dans la danse. On parlait encore de Manchester United, qui était venu observer le joueur à plusieurs reprises notamment dans la spectaculaire demi-finale de la Coupe d’Allemagne. Andy y avait inscrit un tir de 30m pour égaliser face à Leipzig, et c’est encore lui qui marqua le tir au but qui propulsa Kaiserslautern en Finale pour Berlin.

Le Real dépêcha Tony Kroos, le dirigeant vétéran allemand du club de la capitale espagnole, qui vient chercher Andy Campino chez lui pour le convaincre. Mais en vain, Andy ne daigna pas recevoir Tony Kroos.

Manchester essaya de convaincre Popp, qui restait prudente, et dut se rendre à l’évidence, Andy attendrait la dernière minute pour annoncer son choix.

Au match d’ouverture de la Coupe du Monde

Nous sommes à Pékin avant le match d’ouverture de la Coupe du Monde, et les médias européens se sont entassés en zone presse pour la conférence demandée par Andy Campino. Même les médias d’autres continents se sont glissés par curiosité, tant l’espoir allemand suscite l’intérêt. Andy est flanqué d’Alexandra et de sa fiancée Maike Simbach, elle-aussi footballeuse.

Andy prend la parole, et après une introduction succincte, il déclare sèchement : « Ich werde nie zu den FC Bayern gehen. Ich bleibe ganz einfach beim 1. FCK » (Je n’irai jamais au Bayern, je reste tout simplement au FCK). Sans d’abord qu’il puisse s’expliquer, les questions pleuvent, tout autant des médias allemands que ceux venant d’Espagne ou de Grande-Bretagne.

Andy dira simplement: « When the seagulls follows the trawler, it is because they think sardines will be thrown into the sea”, reprenant mot pour mot une déclaration lunaire d’Eric Cantona, la légende de Man United. Les médias d’Outre-Manche en avaient pour leur argent, et Andy resterait à Kaiserslautern.

Epilogue

Jamais Andy Campino ne porterait en effet le maillot du Bayern. Malheureusement sa carrière fut quelque chaotique, et s’il disputa encore quelques matchs avec la Mannschaft, il ne jouerait encore qu’une seule saison pour les Diables Rouges de Kaiserslautern. Il filait ensuite au Baltica Königsberg-Kaliningrad où il inscrivait le but de l’année 2073, puis à Leeds et au Dinamo de Minsk en prêt revenant dans le giron de Marcel Blÿe, pour pratiquement finir sa carrière professionnelle à l’AEK Athènes, sans agent.

Il jouera encore une saison au FC Zurich, après une année sabbatique, mais celle-ci ne donnera rien pour le palmarès de Campino.

Avec Maike, l’histoire de couple n’avait pas donné grand-chose non plus. Maike finissant par signer au Bayern, la fierté d’Andy était affectée. Il divorça plus tard de sa femme de nationalité russe, et se remariera une fois sa carrière terminée, pour demeurer loin des gazons.


(Rédigée le 31.07.2022)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

23. Retour au Mexique

25. Epilogue

8. Un Danois à Strasbourg