12. L'Histoire d'Anaïs Simonetta

 La jeune Anaïs a grandi au bord du Lac Léman, alors que ses parents, qui se sont rencontrés à la célèbre Ecole Polytechnique de Lausanne, avaient décidé de faire leur vie dans la région. De nationalités française et suisse, il faut dire qu’elle y avait ses repères, son style de vie, son confort.

La concomitance entre son apogée footballistique et la renaissance d’un club lémanique français font de cette histoire, un passage remarquable du football au bord du Lac.

Les classes au Team Vaud

Ses parents, J-F et Laure, vétérinaires et passionnés de leur fille unique, s’étant installés entre Genève et Lausanne, Anaïs, joua au football au FC Versoix avant d’intégrer le Team Vaud, la classe biberon d’un Lausanne Sport qui tardait à revenir au plus haut niveau du football féminin. Elle s’y fit remarquer par une aisance avec le ballon, une agilité et une instinctivité exceptionnelle.

La France n’offrant d’abord pas de perspectives faciles pour le football féminin, Anaïs, à 16 ans, hésita entre le Servette FC, dix-sept fois champion féminin helvétique, et l’appel des clubs suisses-allemands, solides et structurés. Elle choisit donc de faire trois piges à Berne, chez les Young Boys, pour jouer quelques matchs en première division féminine.

Des changements sur la rive française

Alors que le régime français basculait en 2068, des régions comme la Vendée, l’Alsace ou la Haute-Savoie, redevenait dynamique, et le football suivait. Une aubaine pour le Léman qui s’était retrouvé très déséquilibré depuis l’installation de la République Démocratique.

Evian, l’Internationale, en concurrence avec Annecy, la française, se disputait le rôle de place première dans le département. Et l’arrivée de fonds genevois, avec un partenariat annoncé avec le Servette FC, donna l’avantage à la ville thermale de la rive sud.

Evian se dota d’un nouveau centre sportif, où le football prenait une nouvelle place, et notamment le football féminin. Anaïs fut sollicitée.

Un choix cornélien

A 19 ans, la petite Anaïs d’alors était devenue une jeune femme d’1m 83, qui avait le statut de joueuse de football professionnelle. Ses allers-retours entre le Lac et Berne commençaient à peser dans son emploi du temps.

Le très riche « Evian-Léman Football Club » construisait son « Léman Park », un stade de 40000 places au bord du Lac, alors que ses deux équipes premières jouaient en deuxième division. Le club cherchait des éléments prometteurs, et Anaïs s’était laissée tenter. Mais traverser le Lac était presque aussi difficile que s’en détourner pour aller vers la Capitale Fédérale, et Laure, sa maman, dut dissuader sa fille de s’exiler du côté français.

Anaïs poursuivit donc sa carrière au Servette FC Féminin, qui avait finalement eu ses faveurs, et qui représentait grâce au Super-Léman-Express, un transport métropolitain ultra-rapide, une bien meilleure opportunité logistique.

Une accélération de carrière

Et footballistiquement tout bascula de plus bel. Anaïs fut deux fois championne de Suisse, et même sélectionnée en équipe de France Espoir puis A, alors que la Suisse avait un peu tardé.

Et au niveau international, la jeune Anaïs s’installa rapidement comme une titulaire quasi-indiscutable dans l’entrejeu, avec plusieurs réalisations au cours de ses premières sélections.

A 22 ans, l’Evian-Léman FC re-frappe à la porte d’Anaïs. L’équipe a manqué l’accessit en 1ère division de très peu, et une joueuse internationale, de surcroît locale, permettrait sans doute de combler l’écart. Et c’est un homme qui fera basculer Anaïs. Mickey Stevenborg, devenu ambassadeur du club, approcha la joueuse, qui rencontra chez lui son petit-fils adoptif Jean, qui portait le nom de Simonetta.

L’ELFC s’était alors doté d’un atout, et la région lémanique d’un club qui gagna un nouveau dynamisme.

Des titres

Avec Evian, Anaïs monta en première division et remporta le titre français deux saisons plus tard. Elle remporta ensuite trois titres nationaux, trois coupes de France, et une Coupe des Coupes européennes en 2072, plutôt en fin de carrière.

Anaïs, qui s’était installée avec Jean dans une belle villa entre Evian et St Gingolph, allait aussi souvent à Paris pour l’équipe nationale qui lui avait donné sa notoriété. Les Bleues échouèrent de peu à se qualifier pour le Championnat d’Europe 2070, mais une belle série de victoires s’en suivit notamment contre la Belgique, le Portugal et même le Canada.

Anaïs et Zahia Cadamuro constituaient le nouveau duo fort de l’équipe. Et la qualification pour la Coupe du Monde féminine 2071 en Patagonie en fut la preuve ; la renaissance aussi d’une équipe qui n’avait pas figuré dans les palmarès depuis bien longtemps. La France y atteindrait les Huitièmes de Finale, en ne cédant qu’en prolongations contre la Grande-Bretagne Unifiée.

En 2074, Anaïs, âgée désormais de 25 ans, qualifia la France au Championnat d’Europe en Ecosse, en inscrivant notamment un doublé (coup-franc et pénalty) contre la Suède et un but de la tête contre l’Islande dans les arrêts de jeu. L’aventure s’annonçait prometteuse, et la France remportera le titre.

La fin de carrière à Evian

Anaïs restera fidèle à Evian jusqu’à 29 ans, honorée d’un titre de Championne d’Europe en 2074, puis d’une victoire en finale de la Ligue des Champions Mondiales en mai 2078.

Elle demeurera au club quelques années pour s’occuper des jeunes, mais consacrera aussi son temps à la vie de famille et aux animaux, la passion de ses parents. Le retour de la croissance sur la rive française avait donné à la région une attractivité décuplée, dont Anaïs profiterait encore bien longtemps.


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