10. La Coupe du Monde des Empires

 La Coupe du Monde masculine de 2070 revenait à l’Empire Chinois, et elle devait une fière chandelle à Marc-Julien Triskell, l’ex-président français du club doyen du HAC et alors Directeur du Développement du Football à la FIFA. C’est en effet lui, qui avait fait infléchir la position de la Présidente de la FIFA, Lara Dickenmann, qui plaidait pour une compétition éthique dans les zones tempérées.

Marc-Julien Triskell pensait que l’épreuve avortée de 2030, à cause de la guerre menée par la Chine, devait maintenant être oubliée. Triskell était un admirateur de la culture chinoise, il avait des affinités et des amitiés chinoises, il se rendait régulièrement à Pékin, à Shanghai, à Hong-Kong ou à Taipei. Son rôle était même devenu quasi diplomatique pour l’Union Européenne, lui qui s’était temporairement éloignée de la République Démocratique Française en s’installant à Amsterdam et à Hambourg, dans le cadre de « l’Alliance Hanséatique ».

Les préparatifs

En 2064 furent donc décidées à Zurich, au siège historique de la FIFA ; les attributions de trois Coupes du Monde de la FIFA, à savoir : celle de l’Empire Chinois pour 2070 (Une première), celle du Canada alliée aux Etats-Unis d’Amérique pour 2074 (le retour après 2026), et celle de l’Empire Russe pour 2078 (le retour après 2018). Les grands blocs étaient contentés, et on avait trouvé compromis acceptable pour les pays non-tempérées, dont l’EEE ou encore l’Empire Perso-Turc.

La contrepartie demandée par Dickenmann était le retour à 8 groupes de 4 équipes sur ces 3 compétitions, 2 mi-temps de 45 minutes, la victoire à 3 points sans bonus Internet, l’utilisation des 3 cartons, jaune, orange et rouge, des arbitres robotisés officiels, et d’un maximum de 200000 spectateurs physiques.

La RD de France ne participera pas à cette épreuve dans l’Empire du Milieu, éliminée en groupe de barrage contre les Territoires Libres (dans un duel fratricide) et l’Irlande Unie, qui se qualifiera. Même sort pour la Suisse, éliminée aux dépens de l’Italie, dans un groupe de barrage qui comprenait encore l’Islande-Groenland.

Le début de la Compétition

Au match d’ouverture du 11 septembre sur le Grand Stade Impérial de Pékin, devant 200000 spectateurs s’il vous plait, une tragédie avait fait avorter la rencontre. L’accident dramatique opposait les deux capitaines de la Chine et de l’Algérie, tous les deux décédés dans un choc titanesque sur corner. Le match avait été arrêté sur le score de 0-0 en première mi-temps, et ne fut jamais rejoué. Si l’Empire Chinois disputa ses deux autres rencontres, pour deux autres matchs nuls peu convaincants, l’Algérie déclara forfait.

La fête survint quelques jours plus tard dans le groupe numéro 3, où l’attaquant brésilien de Botafogo Zé Miguel et l’Américaine Hope Longharelli, gardienne de Liverpool FC, jouèrent au chat et à la souris dans un match de groupe épique, qui se termina sur le score de 2-2. Les Etats-Unis avaient réussi un exploit important en tenant en échec le Brésil qui avait déployé son armada, avait marqué sur 2 penalties de Zé Miguel, mais n’avait pu inscrire le moindre but dans le jeu, tant la gardienne fille de gardienne, avait été souple et solide. Le plus beau match de ce début de Coupe du Monde.

Voici le classement des huit groupes à l’issue du 1er tour :


A noter que dans le groupe 5, c’est l’Espagne et le Maroc, grâce à leur matchs nuls 3-3 entre eux, qui devancent le Canada et le Japon, mais que tout cela s’est joué au goal-average. A peine mieux que dans le groupe 6, où c’est la Grande Bretagne Unifiée qui fait les frais du classement final, alors qu’elle était à égalité parfaite avec le Cameroun et l’Empire Perso-Turc, et que ce sont ses 2 cartons orange infligés durement par le robot-arbitre local, qui l’ont déclassé.

Seul, l’Empire Russe avait remporté tous ses matchs de groupe, alors que la Namibie, l’Uruguay et la Colombie n’avaient pas marqué le moindre point ; ces deux dernières équipes illustrant le net recul des équipes d’Amérique Latine sur les deux dernières décennies.

Sur le plan disciplinaire, le premier joueur a écopé des cartons des trois couleurs fut le défenseur bénéluxien Zwart Piet, lors de la rencontre Union AfSud - Benelux.

Les Huitièmes de Finale

Ils opposaient donc les équipes avec les résultats indiqués :

Féd. Californie – Italie :2-1

Emp. Russe – Irlande Unie : 4-0

USA – Argentine : 2-1

Brésil – Allemagne : 3-3 (11-10 aux tirs aux buts)

Espagne – Emp. Perso-Turc : 1-2

Cameroun – Maroc : 3-0

Emp. D’Ethiopie-Erythrée – Nigeria : 0-3

Emp. Indien – Suède : 1-1 (3-5 aux tirs aux buts)

Parmi les empires, le Russe brillait de sa bonne forme, et le Perso-Turc démontrait encore l’ascension fulgurante de cet état incontournable de 300 millions d’habitants. Le destin fut moins favorable pour celui de l’EEE et de l’Empire Indien qui décrochaient à ce stade de la compétition.

Le match le plus spectaculaire fut sans conteste celui des Brésiliens contre les Allemands, sextuples champions du Monde, où les hommes de Lena Oberdorf jouèrent de malchances devant des Brésiliens en feu, encore une fois, sous la houlette de Zé Miguel et de Maxwell Cotanho (fils de Sami). Le milieu de la Mannschaft Andy Campino avait pourtant inscrit un triplé.

A noter que le Russe Enki Zopalev, petit-neveu du russo-suisse « Bilal », était à ce moment en tête du classement des buteurs avec 5 réalisations, devant Campino,  Zé Miguel et le Nigérian Patrick Botang, dit « Cauvin ».

Les Quarts de Finale

Ils opposaient donc les équipes avec les résultats indiqués :

Féd. Californie – Emp. Perso-Turc : 0-0 (3-4 aux tirs aux buts)

Emp. Russe – Cameroun : 1-0

USA – Nigéria : 0-0 (4-3 aux tirs aux buts)

Brésil – Suède : 1-0

Pas de grandes rencontres dans ces quarts de finale, tous disputés sous la mousson des provinces chinoises du Sud (GuangDong, Haïnan, Hong Kong et Taïwan). Un certain parallélisme était observé dans les différents matchs, qui laissaient donc place aux grandes nations, pour ne pas dire les Empires, en vue des Demi-Finales.

Sensation quand même avec la première qualification pour l’Empire Perso-Turc en Demi-Finale, avec la venue annoncée de l’Empereur Erdogan III, et le retour de la Russie à ce stade, 104 ans après sa dernière qualification pour le dernier carré.

Ce sont donc des Empires du Vieux-Continent d’une part, et des « empires commerciaux » du Nouveau-Continent d’autre part, qui s’affronteraient, avec l’absence remarquée à ce niveau des états européens, africains ou asiatiques.

Les Demi-Finales

Ils opposaient donc les équipes avec les résultats indiqués :

Emp. Perso-Turc – Emp Russe : 1-3

USA – Brésil : 2-1

Le match de cette Coupe du Monde était peut-être celui de ce duel entre Empires aux confins de l’Europe. Zopalev blessé, c’était Iliev Brejnev du Dinamo de Minsk qui menait l’attaque russe, devant les grands défenseurs stambouliotes Ersin et Önder Akyol. Brejnev ne trompa la défense turco-persane qu’en 2e mi-temps, sur un coup-franc surpuissant. Les perso-turcs égalisèrent sur un pénalty de pénalité suite à la main d’Ahmedov sur la ligne, mais dans les prolongations, Brejnev doubla la mise, et la rentrée en toute fin de match de Zopalev, même sur une jambe, permit de conclure la marque.

Dans l’autre match décisif, le jeune Cary Shelswell de 17 ans donnait l’avantage aux Américains en trompant par deux fois Napuleone, et seul Juan Juan put réduire le score pour le Brésil en 2e période. Les Yankees étaient devenus sacrément solides dans les matchs à confrontation directe.

La Finale à Macao

Le stade de Macao ne pouvait contenir que 105000 personnes, mais qu’à cela ne tienne, les autorités chinoises voulaient combiner le festival de l’Empire qui s’y déroulait avec cet événement interplanétaire en diffusion sur la Lune et sur Mars, qu’était la Finale de la Coupe du Monde. D’immenses fans zones dans toutes les villes de Chine, et surtout à Pékin, Shanghai, Taipei, Hong Kong et Macao, avec une zone de 80000 personnes, la plus vaste du monde.

Les Etats-Unis d’Amérique allaient donc défier un rival ancestral, l’Empire Russe, pour la première fois dans un match ultime de la suprême compétition de Nations.

Voici les compositions d’équipes :

USA : Longharelli (cap) – Coolidge, Skavelicz, Sidrons, Wolf – Tarantino, Woohoo, Shelswell, Muhamad-Weah – Flémal-Donovan, Wynalda IV

Emp. Russe : Pravda – Ismailov, Zelinski, Ahrunen, Tatar – Zhitarev (cap), Rekdalin, Sokolniki, Petrograd - Brejnev, Zapolev

Deux femmes gardaient les cages dans cette rencontre, ce qui fut également une première en Finale de Coupe du Monde. L’équipe la plus expérimentée était clairement celle des Russes emmenée par son entraineur Wagner, avec une moyenne d’âge de plus de 29 ans. Les américains, sous la houlette de Libertad, s’en tenaient à une moyenne de 24 ans.

La rencontre fut quelque peu expédiée par les Américains en 2e période, après que la première mi-temps soit très fermée avec des Russes très prudents. Wynalda et Tanrantino marquèrent respectivement sur corner et coup-franc, à chaque fois servi par Shelswell, quand ce dernier acheva enfin les Russes dès la 60e par un lob de 35m sur Siri Pravda, l’ex gymnaste moscovite, trop avancée et malgré un bon arrière de près de 6m.

En toute fin de match, Zopalev, visiblement pas au mieux, sorti sur blessure, juste après la réduction du score de Brejnev (1-3, 89e). C’est finalement Eric-John Wynalda IV et Enki Zopalev qui finirent meilleurs buteurs avec 6 réalisations.

Le dernier Empire Occidental

Ce sont finalement les USA, sans la Fédération de Californie, mais avec Puerto Rico, les Samoa, le territoire libre du Libéria, et quelques autres dépendances dans tous les Océans qui dominèrent cette confrontation d’empires, et ajoutaient une troisième étoile à leur maillot, tout en conservant leur titre dans un sport qu’ils ont mis plus d’un siècle à dominer.

La dernière nation occidentale sans doute capable de gagner une telle compétition.


(Rédigée le 05.10.2022)

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