24. La Finale de la Coupe des Coupes 2075

Une rencontre historique réunit deux grands clubs de part et d’autre des Alpes…

Au bord du Lac

Servette et Milan AC étaient les vainqueurs respectifs de leurs coupes nationales. A ce titre, ils avaient disputé la Coupe des Coupes réhabilitée dernièrement. C’était la deuxième édition. Le tenant du titre était le club des Celtic Glasgow qui avaient arraché le 30 Mai 2074 à Helsinki la 1ère Coupe de la nouvelle ère face au RC Strasbourg Alsace. Mark White, qui était entraineur du Celtic, se retirerait, et prendrait alors de nouvelles fonctions un mois plus tard à Genève, au Servette FC.

C’est au Léman Park, à peine étendu à 55000 places, au bord du Lac de Genève, que se retrouvent les protagonistes de l’édition 2074-2075. Avantage Servette pour la localisation. Avantage Milan AC sur le sportif, avec une équipe de premier plan à l’étage continental.

Au coup d’envoi

Alors que les retardataires prenaient place dans le stade, il faut dire que les routes et voies aériennes lémaniques sont contraignantes entre Jura, Lac et Alpes, le coup d’envoi s’apprête à être donné par le Président français fraîchement élu, Zinédine Joubert De-La-Plata. Le parti de la Renaissance avait bénéficié encore de la ferveur du retour à un système libéral moins contraint.

Le robot-speaker interrompt maintenant le brouhaha et rappelle que les joueurs servettiens arborent un brassard noir de deuil, en mémoire de la disparition soudaine de Killian Berger, ex-joueur du Servette. Un show holographique montre ses exploits en Grenat, mais aussi en Jaune ou en Rouge avec une croix Blanche. Une vraie perte pour un passionné de football, d’interactions et de comportements sociaux dont il essayait de faire bénéficier le club genevois de son cœur.

Moment quand même particulier pour Mark White, sur qui s’arrête les caméras de la réalisation, qui dispute sa deuxième finale d’affilée, et qui entonne avec son staff un cé qu’è lainô qui a traversé tous les âges.

Servette-Milan AC : X-Y en prolongation (0-0, 1-1)

Après un chant passionné repris par 20000 fervents milanais, le robot-speaker énumère les compositions d’équipe.



Sur le canal Inter-Suisse, le commentateur rappelle la règle des 6 joueurs formés au club minimum. Milan AC n’en a que cinq, alors que les Servettiens remplissent bien (mais tout juste) les conditions requises.

Le club milanais a toutefois justifié sa situation par des blessures, a payé une amende à l’UEFA, et sera éliminé en cas de match nul en prolongation.

Enzo Attori est pourtant aligné, alors qu’il est lui aussi de retour de blessure. Ce qui fait douter le commentateur d’Inter-Suisse, partisan de toute façon d’un Servette FC, qui avait cultivé tradition et football offensif au fil des ans dans la Confédération.

Résumé du temps réglementaire : Match tendu...

C’est un match rugueux en première période, avec 2 cartons orange de part et d’autre, 4 cartons jaunes pour Milan, 3 pour Servette. Une tête très dangereuse de Jérôme Kallenborn a été repoussée sur la ligne par Théo Strasser, les autres tirs ont été peu dangereux.
Après le départ de la 2e période, la rencontre est nettement dominée par les italiens plus puissants et bien décidés.

Un coup-franc puissant imparable est exécuté par Andreas Kallenborn à la 59e. Imparable, oui, cependant Tschumi s’est détendu de tout son long, et parvient à détourner sur la barre, la balle heurte ensuite le poteau gauche et passe derrière la ligne : 0-1.
A la 60e, Duzzo rentre à la place de Cotanho (blessé). Sur un tir de Brumer, à peu près le seul à émerger chez les Grenat, Duzzo contre et dévie la trajectoire pour un but contre son camp. A la 66e, c’est désormais 1-1

Malheureusement pour les Genevois, Pierrot Nsamé est expulsé à la 68e après son carton jaune suivant un carton orange de la première période. La séquence est suivie par l’entrée du jeune Benjamin Simonetta à la 69e à la place de « Mongol » ; il n’a que 16 ans, c’est un ailier droit, probablement le plus jeune de l’histoire des finales de Coupe des Coupes ; Ivo Maurizzio est l’ailier gauche – ce sont les deux seuls joueurs offensifs de Servette.

A la 84e, un but refusé à Grichka Kowalski pour hors-jeu, indiqué à 50,11% d’après Mister Farenheit. On ne fera pas moins dans toute la compétition.
A la 89e, une main involontaire déclenche un pénalty pour Milan. Cary Shelswell de l’exécuter, Dany Tschumi de l’arrêter de son pied droit flottant. Les supporters grenat hurlent de soulagement dans leur passion, ils sont encore en vie. Le commentateur d’Inter-Suisse frise, lui, la crise cardiaque…

Résumé des Prolongations : Sous pression !

Pas grand-chose dans ce début de prolongations, tout le monde semble reprendre ses esprits dans un round d’observations, mais les choses vont s’accélérer.

Leenhardt procède à un dégagement aux six mètres, mais Kouassi-Doumbia intercepte. On passe la balle à Maurizzio qui remet à Brumer en soutien. Une-deux avec Ahrunen, le temps est suspendu. Gervase de Brumer déclenche alors à la 101e un tir croisé depuis l’angle gauche de la demi-lune. Maltus Leenhardt se détend en même temps qu’ils se blesse. Entre-temps, le ballon rentre dans les petits filets. C’est 2-1. Folie chez les Grenat sur le terrain comme dans les tribunes ou en ligne…
Leenhardt est alors remplacé par Napuleone.

A peine le temps de respirer, et c’est l’égalisation à la 105e par Eric Wynalda IV, qui est rentré à la place de « Cauvin ». Milan domine techniquement et physiquement, c’est indéniable, tout en poussant constamment. 2-2.

A la 110e, Tschumi détourne un tir en force en corner. Sur le coup de pied, tête de Kallenborn, but. Mister Farenheit interpelle Keilly Reilly, 61,3% faute, avec appui sur un adversaire. But refusé immédiatement. La pression continue, les supporters s’en donnent à cœur-joie…

Coup-franc à la 115e pour Milan à 25 mètres. Enzo Attori reçoit le ballon sur son pied droit, l’amène avec douceur et allégresse sur son pied gauche et déclenche un coup du scorpion dont il a le secret. Le ballon puissant tourbillonne et se dirige en pleine lucarne. Au dernier moment, il est effleuré par le majeur droit de Tschumi qui s’est détendu dans un dernier effort, avec un geste désespéré main opposée. La balle tape le haut du poteau gauche, longe la ligne, tape ensuite le bas du poteau droit, et Tschumi bondit pour s’en emparer. Ouf, c’était inespéré pour l’équipe genevoise. Attori se tient la tête dans les mains… mais ce n’est pas fini !

Nouveau pénalty à la 117e pour Milan, avec expulsion de Théo Strasser. Dany Tschumi stoppe le tir de Grichka Kowalski. Le commentateur d’Inter-Suisse s’étouffe le souffle court, il remercie le ciel tout en s’étranglant…

Et son supplice arrivera quelques secondes plus tard, quand Benjamin Simonetta s’envole en contre à la 119e, encore virevoltant comme sa jeunesse le lui permettait, et il s’en va marquer le 3-2 et libérer Servette et son peuple grenat. Son visage est détendu, réalise-t-il que l’exploit est à portée de quelques secondes ? Le commentateur d’Inter-Suisse est dans les graves et les aigües en même temps, l’incroyable, l’impossible va arriver.

Invasion du terrain des supporters grenat les plus téméraires ; le robot-speaker obtient difficilement le retour dans les tribunes, après 2 minutes 45 secondes de rappels et d’attente. Les joueurs et le staff milanais font pression sur l’arbitre et menacent de quitter le terrain…

Servette-Milan AC : 3-2 en prolongation (0-0, 1-1)

Mister Farenheit ordonne de reprendre la partie… 48 secondes plus tard, c’est la fin sifflée par Kelly Reilly.

Remise de la Coupe : Libération

Le Président Joubert De-la-Plata et Marc-Julien Triskell, pourtant retiré du football international, mais à l’origine du rétablissement de la Coupe des Coupes depuis la « European Cup of Traditional Football », remettent la Coupe à Gervase de Brumer, capitaine-courage et absolument emblématique.

Dans la tribune présidentielle, Leo Maurizzio pleure en voyant son fils aux côtés de Brumer – « le football réel est éternel », pense-t-il, « et vit bien grâce à la passion de ceux qui croient en l’homme, dans le jeu, dans la performance, et dans l’esprit collectif ».

Le speaker d’Inter-Suisse était maintenant sans voix. Servette avait ainsi gagné son plus beau titre européen. La plupart des 25000 genevois qui ont traversé le lac ce jour-là s’en souvenaient encore 25 ans plus tard. Et les générations de supporters s’en rappelleraient encore pendant bien des années au XXIIe siècle.


(Rédigée le 23.10.2022)

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