3. Ascension et déclin du Futsal

 Avec la succession des canicules dans les années 20 puis 30, avec les parfois difficiles intempéries automnales et hivernales dans les régions originellement tempérées, le football en salle, reconnu sous le terme « futsal » par la FIFA depuis 1983, avait d’abord pris une importance majeure qui devint cruciale en Europe et en Asie. Les Amériques n’étaient pas en reste, notamment avec les victoires en Coupe du Monde - brésilienne, canadienne puis californienne.

Un sport en soi

L’Allemagne et la Russie, puis l’Empire Russe, s’étaient imposées comme les nations phares du futsal sur le Vieux Continent. Le Red Bull Leipzig fut le premier Vainqueur de la Ligue des Champions européenne de la nouvelle ère (Décembre 36), puis suivirent le Bayern et le Spartak de Moscou, en alternance sur 4 ans, et bientôt une série de 7 victoires pour le FC Baltica Königsberg-Kaliningrad (FCBKK), qui donna le rythme de ses succès sur les pelouses - dans un 2e temps.

La tendance persista dans les années 50, où bientôt le futsal fit jeu égal en termes de spectacle et de succès d’audience avec le football des stades, et des grands terrains. Certains joueurs s’illustrèrent d’ailleurs sur les deux tableaux comme le célèbre « Moustache » ou le suisse « Bilal », tous les deux du club de l’Oblast. D’autres furent de vraies vedettes toute dédiées au futsal comme la joueuse germano-norvégienne Berta Grÿnborg, ou plus tard Jesus Juanino, demi-frère de Juan Juan. Au début des années 60, la ligue des Champions Mondiale resta trois ans dans les mains du FS Anchorage, avant que le FCBKK ne reprit le trophée. S’en suivirent des dominations chinoises et allemandes, avant que le FC Zurich puis le FC Copenhague ne s’imposent successivement un peu par miracle. Les compétitions suivantes en furent même annulées, les sponsors ne s’y retrouvant plus.

De lassitudes en déclin

La température terrestre et aussi la météorologie finirent donc par s’améliorer dans le courant des années 60. Et les limitations physiques des salles fermées, les règlements toujours en évolution difficiles à suivre par le grand public malgré le degré spectaculaire indéniable des soirées, l’inflation des prix des places et des temps d’annonces publicitaires - finirent par lasser et même par avoir raison de ce type de discipline alternative, qui avait pourtant grandement séduit au départ.

L’archi-domination germano-russe, puis celle des canadiens et californiens sur le Nouveau Continent, suivie par celle de l’Empire Chinois avaient également grevé le dynamisme et l’enthousiasme populaire, lassés par la répétition et la surexploitation commerciale. A contrario, les vagues successives de tournois festifs dans les enceintes ouvertes de l’Europe latine, ou encore le regain de forme du football britannique, resté plus traditionnel sur l’archipel, sonnaient de plus en plus comme une rébellion.

A la fin des années 60, la température moyenne finissant par baisser, les romantiques du gazon avaient ainsi repris le dessus, et la fête dans les stades ouverts ou semi-ouverts de très grandes capacités avait supplanté celle des enceintes de futsal. L’influence de la discipline d’intérieur fut ainsi très progressivement réduite en Europe et en Amérique dès les années 70 à des tournois d’hiver ou des championnats de seconde zone aux latitudes asséchées au Sud de la France et d’une ligne Virginie-Nebraska-Oregon, ou encore au Nord du Brésil et de la Colombie.

Les championnats chinois et indiens, qui avaient été totalement transférés en salle, revirent progressivement dans les stades - mais le futsal conserva un attrait particulier encore pendant une bonne vingtaine d’années.


(Rédigée le 10.09.2022)

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